ANDRI STADLER " TRAMONTANA"

Un vent froid, soufflant en rafales, vient du nord et s'engouffre dans l'espace méditerranéen en passant par les montagnes. Ce mouvement constitue le point de départ d'une série de travaux à l'encre de Chine sur papier à la cuve et sur toile, présentés sans cadre et dans une simplicité presque nomade dans l'espace noir de la galerie. Les tableaux sont basés sur des photographies expérimentales prises lors d'un voyage à travers les Apennins : "partant du véhicule comme station de base, j'ai recherché des lieux isolés - des zones de paysage où le silence, le vent, l'eau et la pierre deviennent les seuls compagnons". L'appareil photo ne sert pas à représenter le paysage. Avec des miroirs et des lentilles, il recueille la lumière de différentes directions et la dirige sans objectif vers l'obscurité. D'un blanc d'abord fondu, naissent des superpositions d'ombres, des structures et des contours - un espace visuel subjectif.

Dans l'atelier, ces photographies entrent en dialogue avec des peintures à l'encre. Le processus rappelle la chambre noire analogique : le positif et le négatif agissent l'un sur l'autre, la proximité et les distances changent, les espaces s'ouvrent et se ferment. C'est ainsi que naissent des images qui oscillent entre analyse et fantaisie ludique et qui conduisent le spectateur sur ses propres chemins.

Dans la galerie Vitrine, ces travaux sombres, semblables à des objets, rencontrent pour la première fois un espace d'exposition entièrement noir - une expérience d'inversion à l'issue ouverte. Peut-être y a-t-il en elles-mêmes suffisamment de lumière pour se déployer directement dans l'œil du spectateur.


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